Économie

La rentrée scolaire en Algérie : un défi financier pour les familles

La rentrée scolaire en Algérie est un moment crucial pour les familles, mais elle est également synonyme de dépenses importantes. Malheureusement, ces dernières années, le coût des fournitures scolaires a considérablement augmenté, ce qui représente un véritable défi financier pour de nombreux parents. L’inflation croissante et la dévaluation de la monnaie nationale ont contribué à cette hausse des prix, obligeant les familles à faire preuve de prudence dans leurs achats.

L’inflation et ses conséquences sur le coût des fournitures scolaires

Selon l’Office national des statistiques, l’inflation en Algérie s’est établie à 9,3 % en janvier 2023. Malheureusement, les fournitures scolaires ne font pas exception à cette tendance. En effet, les prix de ces articles ont également augmenté de manière significative. Selon l’association Piété et Bienfaisance, qui réalise des collectes de fournitures scolaires pour les enfants défavorisés, le coût moyen d’un cartable rempli s’élève à 7 000 dinars algériens en 2023, soit plus de 25 % du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) fixé à 20 000 dinars (135 euros). Cette hausse des prix rend l’achat de toutes les fournitures scolaires en une seule fois impossible pour de nombreuses familles algériennes, qui se voient contraintes d’étaler leurs dépenses sur plusieurs mois.

Les difficultés financières des familles face à la rentrée scolaire

Pour de nombreuses familles algériennes, la rentrée scolaire représente une période de stress financier. En effet, la hausse des prix des fournitures scolaires a un impact direct sur le budget familial. Beaucoup de parents se voient contraints de faire des choix difficiles et de réduire leurs dépenses au strict minimum. Par exemple, certains renoncent à acheter de nouveaux vêtements pour leurs enfants, préférant recycler les habits achetés lors des fêtes de l’Aïd ou d’autres occasions spéciales.

La crise économique causée par la pandémie de COVID-19 a également aggravé la situation financière de nombreuses familles. Les pertes d’emploi et les difficultés rencontrées par les travailleurs indépendants ont réduit leurs revenus, rendant encore plus difficile l’achat des fournitures scolaires nécessaires. Certaines familles doivent désormais compter sur des allocations chômage pour subvenir à leurs besoins, mais ces montants, bien que louables, ne suffisent souvent pas à couvrir les dépenses liées à la rentrée scolaire.

Les initiatives pour atténuer l’impact financier de la rentrée scolaire

Face à la hausse des prix des fournitures scolaires, les autorités algériennes ont mis en place différentes initiatives pour atténuer l’impact financier sur les familles. Parmi ces initiatives figurent les foires aux affaires scolaires, où les fournitures sont vendues à des prix plus abordables que dans les commerces traditionnels. De plus, le ministère de l’Éducation a établi une liste des fournitures nécessaires pour chaque année des trois cycles scolaires, dans le but de réduire le poids des cartables et le budget des familles.

Cependant, certaines voix s’élèvent pour critiquer cette liste établie par le ministère de l’Éducation. Selon certains enseignants, cette liste est irréaliste et ne tient pas compte des besoins réels des élèves. Par exemple, des cahiers de seulement 64 pages sont demandés pour certaines classes, ce qui ne suffit pas pour toute l’année scolaire. Cela oblige les familles à racheter des cahiers en cours d’année, augmentant ainsi encore plus leurs dépenses. Certains enseignants suggèrent donc d’autres alternatives, telles que la généralisation des tablettes électroniques dans les écoles, ce qui permettrait d’économiser sur l’achat des livres scolaires.

L’importation des fournitures scolaires et son impact sur les prix

Une des raisons de la hausse des prix des fournitures scolaires en Algérie est le recours à l’importation de ces articles. Selon le ministère du Commerce et de la Promotion des Exportations, les importations de fournitures scolaires ont atteint 88,6 millions de dollars en 2023, contre 51 millions de dollars en 2022. Cette dépendance aux produits importés contribue à l’augmentation des prix, car les coûts de transport et de change sont répercutés sur les consommateurs. De plus, la dévaluation du dinar algérien face aux devises étrangères rend les produits importés encore plus chers pour les familles algériennes.

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